Le chou portugais désigne un type de chou aux grandes feuilles vertes, souvent confondu avec le chou kale ou le chou vert classique. Il se distingue par une culture bien ancrée dans la gastronomie lusophone, notamment au Portugal et au Brésil. Utilisé depuis des siècles, il reste au cœur de nombreuses recettes familiales. Il attire aujourd’hui l’attention pour sa richesse nutritionnelle, sa capacité à s’adapter aux climats tempérés, et ses nombreux usages au jardin et en cuisine.
Ce qui distingue le chou portugais des autres types de choux
Le chou portugais appartient à l’espèce Brassica oleracea, groupe Acephala. Contrairement aux choux pommés, il ne forme pas de tête compacte. Ses feuilles sont larges, plates, souples, avec des nervures marquées. Leur couleur varie du vert clair au vert bleuté selon les conditions de culture.
Sa croissance s’étend sur plusieurs mois. Ce légume se développe bien dans un sol riche, bien drainé, avec un pH compris entre 6,5 et 7,5. Il tolère les températures froides et peut être récolté en hiver, ce qui prolonge sa disponibilité au potager. Son développement est lent mais régulier, avec des récoltes échelonnées feuille à feuille.
Planter du chou portugais : période, sol, entretien et récolte
La culture du chou portugais peut se faire en pleine terre ou en bac profond. Le semis se réalise en pépinière entre mars et juin. La plantation se fait après un mois, lorsque les jeunes plants ont 4 à 5 feuilles. Il convient de les espacer de 40 cm minimum.
L’arrosage doit rester régulier sans excès. Un paillage peut aider à conserver l’humidité. Il est recommandé de surveiller la présence de ravageurs : altises, chenilles, piérides du chou. La lutte peut se faire par filets ou purin de plantes. Le chou portugais bénéficie aussi d’associations culturales bénéfiques, notamment avec les aromatiques comme le thym ou la sauge.
La récolte débute environ trois mois après la plantation. On coupe les feuilles extérieures au fur et à mesure, ce qui stimule la repousse. Une plante bien entretenue peut produire pendant 6 à 8 mois.
Apports nutritionnels du chou portugais pour la santé
Le chou portugais affiche une composition nutritionnelle dense. Il contient en moyenne 30 kcal pour 100 grammes, avec une forte teneur en fibres, en calcium et en vitamines C et K. Il renferme aussi des glucosinolates, substances étudiées pour leurs effets protecteurs contre certaines pathologies.
Sa consommation favorise le transit intestinal, renforce le système immunitaire et soutient la santé osseuse. Il offre une alternative intéressante aux produits d’origine animale pour l’apport en calcium. Sa faible densité calorique en fait un allié dans une alimentation équilibrée.
Cuit à la vapeur, il conserve une grande partie de ses nutriments. Cru, il peut être râpé finement et mélangé à d’autres légumes. En jus ou smoothie vert, il complète des apports en chlorophylle et antioxydants.
Recettes et façons simples de cuisiner le chou portugais

Le chou portugais tient une place centrale dans plusieurs plats emblématiques. Au Portugal, il entre dans la composition de la caldo verde, une soupe à base de pommes de terre, chorizo et feuilles finement émincées. Au Brésil, il accompagne la feijoada, plat de haricots noirs et viande.
Ses feuilles larges et souples peuvent être utilisées comme wraps végétaux, en remplacement de galettes ou de pain. Elles se farcissent avec du riz, des lentilles ou de la viande. Une cuisson douce permet de préserver leur souplesse.
On peut aussi le faire revenir avec de l’ail, de l’huile d’olive, et un filet de citron. Il accompagne alors les poissons grillés, les céréales ou les légumineuses. Il s’intègre facilement dans des gratins, des quiches ou des omelettes.
Différences entre chou portugais, kale et chou vert
Le chou portugais diffère nettement du chou kale, souvent cité à tort comme équivalent. Le kale produit des feuilles plus frisées, plus épaisses, parfois difficiles à mâcher sans cuisson. Le chou vert pommé développe une tête dense et demande un autre mode de culture.
Par sa forme ouverte, le chou portugais permet une récolte au fil des besoins, sans arracher la plante. Il s’approche du chou cavalier (collard greens), cultivé dans le sud des États-Unis. Ce dernier, plus rustique, a toutefois un goût plus amer.
Sa texture souple et sa saveur douce le rendent plus polyvalent que la plupart des autres choux. Il s’adapte aussi mieux à une cuisson rapide, ce qui réduit la perte de nutriments et de goût.
Comment bien conserver et transformer le chou portugais
Le chou portugais se conserve plusieurs jours au réfrigérateur, dans un torchon ou un sac perforé. Il est préférable de ne pas le laver avant stockage, pour éviter l’excès d’humidité. Les feuilles peuvent se congeler après blanchiment de deux minutes, pour une conservation jusqu’à 8 mois.
Il peut aussi être fermenté. La lactofermentation en bocal, avec sel et épices, développe des saveurs acides et prolonge sa durée de vie. On obtient alors un produit proche de la choucroute, riche en probiotiques.
Le séchage est plus rare, car il altère sa texture. Toutefois, certaines préparations en poudre de légumes déshydratés l’intègrent pour ses apports en chlorophylle.
Le rôle du chou portugais dans la rotation des cultures

Le chou portugais joue un rôle utile dans la rotation des cultures. Il enrichit le sol en matière organique après enfouissement de ses feuilles. Son système racinaire ameublit les sols compacts et favorise l’activité biologique.
Cultivé après des légumes fruits ou racines, il permet une bonne succession. Il faut cependant éviter de le faire suivre d’autres Brassicacées pour limiter les risques de maladies comme l’hernie du chou.
Il constitue également une bonne culture intermédiaire à l’automne, avant les engrais verts d’hiver. Son développement tardif optimise l’usage des surfaces en fin de saison.
Pourquoi le chou portugais gagne du terrain en France
En France, le chou portugais reste méconnu du grand public. Il gagne pourtant du terrain dans les potagers urbains et les AMAP, grâce à sa résistance au froid et sa productivité. Les semences sont disponibles chez certains grainetiers spécialisés.
Sa culture peut s’étendre sur les zones côtières de l’Ouest, les vallées du Sud-Ouest, et les ceintures maraîchères périurbaines. Il pourrait répondre à une demande croissante pour des légumes-feuilles sains, locaux et rustiques.
Les circuits courts valorisent sa fraîcheur. En restauration collective ou dans les cantines bio, il offre une alternative économique aux épinards ou aux choux classiques. Sa promotion reste limitée par une méconnaissance générale et l’absence de variétés certifiées.

